Liste globale des pesticides autorisés par le Comité Sahélien des Pesticides-Version mai 2017
Rédigé par Salifou Aminou , CSAN Niger
Cette liste présente les pesticides qui sont autorisés par le CSP (Comité Sahélien des pesticides) dans treize pays membres du CILSS (Comité permanent Inter-Etats de Lutte Contre la Sécheresse au Sahel). Les pays concernés sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, le mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo.
La liste comprend 426 pesticides qui sont homologués pour lutter contre les ennemis des cultures maraîchères (tomate, chou, oignon, …), pluviales (dont les céréales) et fruitières (manguier) ainsi que pour le traitement des semences. Parmi ces pesticides on trouve aussi des produits destinés à combattre les vecteurs des maladies (moustiques) en hygiène publique et dans le domaine vétérinaire. On distingue selon leur activité 9 catégories de pesticides. Il s’agit :
- des insecticides pour combattre les insectes ;
- des acaricides destinés à lutter contre les acariens ;
- des herbicides pour détruire les mauvaises herbes ;
- des fongicides contre les champignons phytopathogènes ;
- des nématicides pour combattre les nématodes ;
- un bactéricide contre les bactéries phytopathogènes ;
- des rodonticides ou produits destinés pour combattre les rongeurs ;
- des régulateurs de croissance ou substances qui agissent sur les mécanismes physiologiques de la plante ;
- des répulsifs qui repoussent le nuisible loin de la plante ou de l’animal.
Comparativement à la liste de mai 2016, on observe une augmentation d’au moins 63 nouveaux pesticides dans celle de 2017.
Ce qu’il faut surtout retenir de cette liste, c’est qu’elle ne fournit pas suffisamment de détails sur l’usage que doit faire les agriculteurs, en dépit des craintes des organisations de la société civile œuvrant dans la protection des droits des consommateurs et de l’environnement. Il s’agit ici des informations sur les doses (concentrations) recommandées quand on sait que cette question est un sujet fondamental dans beaucoup de pays dans le monde où toutes les informations sont consignées dans une base de données comme celle de Phytoweb en Belgique ou de United States Environmental Protection Agency (EPA) aux USA.
Si pour des cultures comme l’oignon où c’est le bulbe qui est consommé, il n’en est pas le cas pour la tomate ou le chou où ce sont les parties qui sont en contact direct avec le pesticide (les fruits ou les feuilles) qui intéressent l’homme. Ainsi, les informations sur la dose doivent être traitées au cas par cas en fonction de la culture ou de la partie qui est consommée par l’homme ou les animaux.
Cette idée nous semble fondamentale au vu des risques que peut constituer l’utilisation des pesticides sur les consommateurs à savoir le respect de la dose et de la LMR (Limite Maximale de Résidus) ou de la problématique de l’apparition de la résistance vis-à-vis des matières actives.
La LMR est un seuil règlementaire de concentration de résidus de pesticides au-delà duquel la commercialisation d’un produit destiné pour l’alimentation (humaine ou animale) n’est plus autorisée.