Depuis plusieurs années, l’Etat s’est engagé dans un plan de réforme du secteur des engrais au Niger. On se souvient de l’élaboration du Décret n°2016-304/PRN/MAG/EL portant modalité d’application du Règlement C/REG.13/12/12 relatif au contrôle de qualité des engrais dans l’espace CEDEAO.
Pour assurer l’approvisionnement des engrais, l’Etat applique un système dit de subvention, mis en place par la CAIMA. Malheureusement, ce système ne couvre pas les besoins du pays et empêche en même temps le développement du secteur des engrais fournis par les privés. Pour y faire face, deux instruments sont proposés à travers ce plan de réforme : la libéralisation et la subvention.
Le plan de réforme du secteur des engrais est basé sur une participation dynamique du secteur privé, un rôle de régulation des principaux organes (qui seront éventuellement créer), en plus de la CAIMA qui va se focaliser sur des interventions ciblées.
Objectifs du plan de réforme du secteur des engrais
La réforme du secteur des engrais au Niger vise à mieux assurer la disponibilité et l’accessibilité des engrais de qualité et à proposer un cadre opérationnel d’approvisionnement et de distribution des engrais sur le territoire national. Ainsi, la réforme permettra de :
- assurer la disponibilité des engrais en quantité et qualité partout au Niger ;
- assurer l’accessibilité des engrais par toutes les catégories de producteurs ;
- maitriser la subvention de l’Etat pour mieux atteindre les plus marginalisés.
Les différents organes de la réforme
Il est prévu à travers cette réforme, la création de deux principaux organes :
- l’Observatoire du Marché des Engrais au Niger (OMEN) qui est une structure autonome de surveillance, de régulation et de promotion de la concurrence du secteur des engrais ;
- Le Comité Technique des Engrais du Niger (COTEN), chargé de la gestion de la subvention sous la responsabilité de l’OMEN.
Résultats attendus de la réforme du secteur des engrais
A l’issue de cette réforme, avec la participation active du secteur privé, il est possible de toucher plus de producteurs, réduire les prix et accroitre sensiblement les quantités d’engrais utilisés par ha. En gros, la réforme contribuera à une meilleure disponibilité et une accessibilité accrue des engrais par les producteurs nigériens.
En outre, la réalisation d’une telle réforme s’avère nécessaire pour plusieurs raisons en particulier la faible contribution du secteur des engrais aux objectifs d’une agriculture forte mais aussi l’intérêt que portent plusieurs entreprises à s’implanter au Niger. On se souvient récemment de l’intérêt de la Société Dantata Group du Nigeria à créer une usine de production d’engrais dans la région de Maradi et de l’installation d’une usine de fabrication d’engrais à Dosso (SOAPAM).
Un décret présidentiel adoptant le plan de la réforme ainsi que l’élaboration d’un plan détaillé de mise en œuvre constituent l’élément déclencheur de la réforme.