Stratégie de lutte contre l’araignée rouge

L’araignée rouge est un ravageur très polyphage qui se développe aussi bien sur la face inférieure que supérieure des feuilles. Elle est très difficile à détecter aux premiers instants de l’attaque— ce qui complique la lutte en particulier chez un producteur ne disposant pas de compétences requises. La meilleure approche de lutte est la gestion intégrée basée sur les pratiques culturales, le monitoring ou le recours raisonné à divers types d’acaricides.

Méthodes culturales

Il s’agit notamment de :

• Contrôler la qualité sanitaire des plants avant leur introduction ;
• Réaliser des inspections régulières afin de détecter précocement les infestions ;
• Produire des plants dans un abri insect-proof ;
• Favoriser la présence des auxiliaires (phytoséïdés, coccinelles, chrysopes, thrips) ;
• Traiter les plantes avant l’arrachage ;
• Rotation des cultures— avec des plantes non-hôtes, etc.

Lutte biologique

L’accroissement de l’apparition des résistances aux pesticides de synthèse a conduit à recourir à des moyens alternatifs. Il existe dans la nature, plusieurs espèces d’auxiliaires utilisées en lutte biologique contre l’araignée rouge. Ce sont des acariens prédateurs, notamment l’espèce Phytoseiulus persimilis mais également des insectes parmi les coccinelles, les chrysopes ou les thrips. Il est important de veiller à la présence de ces auxiliaires et d’en tenir compte lors de l’application des acaricides de synthèse. Le recours à des extraits de plantes tels qu’Azadirachta indica, Datura stramonium ou Ocimum bisilicum a également été rapporté par CABI, 2021.

Lutte chimique

Grâce à sa forte capacité de reproduction et un cycle de vie très court, l’araignée rouge est capable de, très rapidement, développer des résistances aux acaricides. C’est l’une des « plus résistantes espèces » en termes de nombre total de pesticides pour lesquels le ravageur a développé des résistances. Des cas de résistance aux carbamates (1A), organophosphorés (1B), Phyréthrinoïdes-Pyréthrines (3A), Avermectines/Milbemycines (6), Miticides Organostanniques (12B), Formamidines (19), Acequinocyl (20B), METI Acaricides (21A), Dérivés des acides tétronique et tétramique (23) ont été rapportés, affirme l’IRAC.

Lutte contre la résistance (Acaricide Resistance Management ou ARM)

Les stratégies de gestion efficace de la résistance aux pesticides ont pour but de minimiser la sélection des individus résistants au sein d’une population donnée de nuisibles. L’alternance, la succession ou la rotation de molécules issues de différents groupes de modes d’action (MdA) fournissent une ARM efficace et durable (IRAC, 2019).

La Figure 2 ci-dessus illustre une succession d’acaricides au cours d’une campagne (cycle de 3 mois). Compte tenu de la faible disponibilité de certains pesticides issus des différents MdA— en particulier en zone rurale au Niger— il est possible de succéder des acaricides issus du même groupe de MdA— pour, au plus, deux applications successives.

Notez que la disponibilité des pesticides appartenant à ces MdA (Tableau ci-dessus) diffère d’un pays à l’autre, notamment à cause de la législation en vigueur ou de la capacité des fournisseurs locaux des pesticides.

Veuillez nous contactez à nos adresses habituelles pour plus de détails sur les acaricides à appliquer dans votre champ.